La peau d'Elisa

De Carole Fréchette


"une perle rare de poésie et de finesse, ce seul en scène est sublime et troublant"

"drôle, subtil, bouleversant,

un jeu d'une justesse rare" 

Faire surgir les images, faire rugir les frissons

Une femme de chair, d’os et de sang, qui se livre à un étrange rituel. Avec délicatesse, elle raconte des histoires d’amour. Des histoires vraies qui sont arrivées dans des lieux précis d’une ville précise. Elle insiste avec minutie sur tous les détails intimes : le cœur qui bat, les mains moites, le souffle court, la peau qui frémit sous les doigts. Tour à tour, elle évoque le souvenir de Siegfried qui était fou, de Jan qui voulait tout et tout de suite, d’Edmond qui l’attendait sous les arbres l’après-midi et aussi de Ginette qui était boulotte et d’Anna qui lui a dit les choses qu’on rêve d’entendre... 


Qui est-elle, cette femme au passé multiple ?
Et surtout pourquoi raconte-t-elle tout cela ? 
Elle parle avec fébrilité, comme si elle était en danger, comme si son cœur, 
sa vie, sa peau en dépendaient. 
Peu à peu, à travers ses récits, elle révèle ce qui la pousse à raconter et livre le secret insensé qu’un jeune homme lui a confié, un jour, dans un café.

Cette conteuse malgré elle va se mettre à nu sobrement, dans son âme et dans son âtre. Ambiance minimaliste pour un récit sans concession. Brutal. Une table, deux chaises pour tout décor et la préparation d’un repas simple. Et puis elle, perdue entre sa timidité et ses peurs qui la font sortir de ses gonds. Perdue dans les plis de sa chair. Ce délire sur ce trop de peau qui pourrait l’étouffer et qu’elle peut freiner uniquement en narrant des histoires... d’amour. Alors elle raconte, se raconte, sans compromis, dans un halo de lumière, tel un phare avertissant des dangers du manque d’amour.

Carole Fréchette
Autrice dramatique québécoise, son répertoire compte une quinzaine de pièces parmi lesquelles Les Quatre morts de Marie, Les Sept Jours de Simon Labrosse, Le Collier d’Hélène, Jean et Béatrice, La petite pièce en haut de l’escalier, Je pense à Yu. Son théâtre, traduit en une vingtaine de langues, est joué à travers le monde et a remporté de nombreux prix.

La peau d'Elisa

texte de Carole Fréchette
mise en scène : Christophe Hamon
avec : Karine Dubé